De Montréal à la Floride

 

Voici notre parcours :

Nous quittons la maison le 9 novembre dans l’après-midi. Tristesse de nous séparer de nos deux grands… Heureusement, Guillaume va venir nous rejoindre au Mexique au moment des fêtes. On roule peu, juste le temps de passer la frontière et d’atteindre le Walmart (supermarchés acceptant que les camping-cars passent la nuit sur leur parking) de Plattsburg. On doit vite rouler vers le sud car la température est vraiment basse (-7) pendant la nuit et notre beau Caracol n’est pas adapté au froid. Il ne faudrait pas que l’eau gèle dans les tuyaux. Heureusement, le chauffage fonctionne bien et on maintient la température autour de 13 degrés toute la nuit.

Après une longue journée de route nous arrivons à Intercourse, en Pennsylvanie, dans le pays Amish. On déambule à pieds dans les rues de la ville puis on arpente les routes de la région ; on y croise plein de buggys tirés par des chevaux et aussi des habitants se déplaçant en trottinette.

La campagne est belle et apaisante : peu de véhicules, pas de feux de circulation, aucun commerce ni grand encart publicitaire. On s’y sent bien.

 

Après encore deux longues journées de route pour fuir le froid, nous atteignons Savannah, une ville coup de cœur de notre premier voyage. En automne, le climat y est très agréable (autour de 20 degrés dans la journée pendant notre passage).

Plus de 20 squares aux arbres majestueux et entourés de magnifiques maisons victoriennes composent le centre-ville. S’y promener est un vrai plaisir. Des branches des chênes pend de la mousse espagnole, plante épiphyte sans racine, de la famille de l’ananas, qui ne se nourrit que de la pluie et du ruissèlement de l’eau des branches. Curieusement, cette plante n’a rien d’espagnol et ce n’est pas une mousse !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À quelques km de Savannah, se trouve le Fort Pulaski, construit selon les plans de Simon Bernard (ingénieur-militaire de Bonaparte) par la jeune nation américaine pour se défendre contre les anglais, espagnols et autres français. Le fort, armé de 48 canons et 385 soldats sudistes fut attaqué en 1961 par 38 canons de l’armée nordiste qui finirent par percer un mur d’enceinte. La poudrière (20 tonnes de poudre) étant menacée, le commandant du fort se rendit après 30 heures de bombardement. Le fort avait nécessité 18 ans et 28 millions de brique pour sa construction. C’est, dans l’histoire militaire, la première fois que des canons striés étaient utilisés au combat ; leur portée et leur précision eurent raison du fort.

 

 

 

Nous arrivons enfin en Floride et nous nous dirigeons vers la forêt d’Ocala. Nous commençons notre découverte des multiples sources de la région par Silver Glen spring. Nous avons le lieu pour nous tout seul. On gonfle le bateau et pagayons un moment sur la rivière puis nous finissons tous à l’eau, au-dessus du grand trou par où sort l’eau à 22 degrés toute l’année. Des dizaines de gros poissons nous accompagnent certainement attirés par de la tiédeur de l’eau. La couleur est incroyable !

 

Nous nous installons pour la nuit au bord d’un chemin de terre, au milieu des arbres. À 6h du matin, des chasseurs arrivent sur notre lieu de bivouac. Ils doivent être bien surpris de nous trouver ici ! Ils garent leur pick-up à côté de Caracol, puis partent dans la forêt.

 

On passe la journée à Juniper Springs. On loue 2 kayaks doubles et nous voilà partis pour 3h30 (11km) de descente de rivière. Ça serpente entre des arbres aux branches parfois bien basses. Le décor est magnifique. On observe des loutres jouer dans l’eau et des alligators faire la sieste au soleil sur la rive. Une bien belle journée. Nous retournons ensuite dormir à quelques minutes, dans la forêt, au même endroit qu’hier.

De nouveau les chasseurs arrivent vers 6h. mais cette fois-ci ils vont nous demander de partir. Vu la grosseur de leurs fusils, nous obtempérons. Nous roulons 15 min et trouvons un chouette parking au bord d’un lac avec une rampe pour mettre les bateaux à l’eau.

Nous y passons une bonne partie de la journée, relax : rangement, petits bricolages, travail scolaire, pain, post Facebook (nous avons retrouvé du réseau) … Chacun s’occupe.

Après-midi bateau et baignade pour les garçons puis on reprend la route. Nous arrivons à Chiefland, où nous nous installons à côté du stade pour dormir. Vers 21h30, la police nous rend visite, vérifie nos papiers et nos conseille gentiment de ne pas dormir ici, mais plutôt sur le parking du Walmart, plus sûr. La ville étant petite, je n’avais même pas pensé à regarder s’il y avait un Walmart dans le coin !

Après une matinée sur le parking (courses et cours), nous roulons 10 km pour rejoindre un nouveau parc, le Manatee Spring State Park. Comme les précédents, il est aménagé autour d’une des nombreuses sources de Floride.

Les eaux de celle-ci, se jettent quelques dizaines de mètres plus loin dans la Suwannee river qui elle-même se jette dans le Golfe du Mexique. Et c’est là tout l’intérêt de ce parc : les lamentins qui vivent dans l’océan, remontent les rivières en hiver à la recherche des eaux plus chaudes des sources. Nous mettons de nouveau notre bateau à l’eau et ramons quelques minutes pour atteindre le lieu magique. Une dizaine de lamentins nage paisiblement. Nous les observons un moment depuis notre embarcation, puis nous nous mettons doucement à l’eau. Certains s’approchent de nous, curieux. Nous nageons de longues minutes à leur côté. Un moment magique !

 

 

 

Nous prenons la route pour Ichetucknee Springs où nous arrivons en fin de journée. Nous décidons de passer la nuit juste devant l’entrée du parc, légèrement en retrait de la route (c’est ni autorisé ni interdit !). Le parc ouvre à 8h le matin. On tentera une explication avec le garde qui viendra ouvrir la barrière, du style : on vient juste d’arriver, on attendait l’ouverture !!!

Le lendemain, 8h45, le garde arrive, ouvre la barrière puis se dirige vers nous. Et là… suspens…, il s’excuse d’être en retard et pour nous dédommager du désagrément, il nous offre 2 pass pour entrer gratuitement dans les State Parks de Floride !!! Ce n’est pas incroyable ça ! Voyager permet de vivre des anecdotes amusantes tout de même.

 

Nous profitons ensuite pleinement de ce magnifique parc (nous y étions déjà allés et avions hâte d’y retourner). Nous faisons 2 fois la descente de la rivière en nous laissant porter par le courant, sur le bateau, des bouées ou dans l’eau avec masque et tuba.

 

 

 

 

 

 

 

C’en est fini de notre découverte des sources de Floride ; nous continuons notre route vers l’ouest. Nous longeons la côte sur une centaine de km, mais impossible d’accéder à la mer, tout le littoral est construit (des maisons plutôt jolies, mais aussi d’immenses immeubles et hôtels beaucoup moins chouettes).  Nous finissons par trouver notre bonheur dans un endroit préservé (un parc national mais libre d’accès).

La plage est interminable, le sable très fin et d’un blanc éclatant et la mer d’une couleur incroyable, un beau dégradé de bleu-vert.

 

 

 

Nous y passons la journée et prenons même le luxe de rester dormir sur place.

En fin de journée, des raies viennent faire un spectacle juste au bord de la plage. Elles surfent avec les vagues pour se nourrir. On aperçoit aussi des dauphins au-loin.

 

Puis finalement, on admire le coucher du soleil.

Au réveil, la couleur est tout aussi belle.

Nous n’avons parcouru qu’une toute petite partie de la Floride, mais ce que nous avons vu nous a vraiment séduit. 

Place maintenant à la Louisiane.