Le Chiapas


 
 
 

On arrive à Palenque après une longue journée de route.

Aparté déplacements : Les jours de déplacement sont souvent accompagnés de tout un tas de tâches de maintenance qui nous prennent pas mal de temps : vider les réservoirs d’eaux sales, faire le plein d’essence, remplir le réservoir d’eau propre (et parfois le débit est faible donc c’est très long), faire des courses, retirer de l’argent… Et puis l’état des routes étant très aléatoire, on ne sait pas du tout en partant vers quelle heure on va arriver. On essaie de partir vers 10h et de prévoir peu de km pour ne pas rouler de nuit. Pour cette journée jusqu’à Palenque, on avait 250 km à faire et on est arrivé 7h30 après notre départ (en comptant toutes nos pauses maintenances) ! Heureusement, on arrive dans un magnifique endroit (comme très souvent) où on reste plusieurs jours ce qui nous fait oublier ces petits désagréments.

Nous passons 3 jours à l’hôtel Quiloma qui offre un bel espace pour les camping-cars. Nous sommes dans un écrin de verdure, au milieu des fleurs tropicales et collés à la jungle. Les cris des singes hurleurs nous accompagnent régulièrement. On a même accès à la piscine.


  
Étape suivante, Agua Azul. 2 heures pour une soixantaine de km ; ça tournicote, ça monte, ça descend, des cordes sont parfois tendues en travers de la route par les habitants (hommes qui veulent de l’argent car soi-disant ils rebouchent les trous de la route, femmes qui veulent nous vendre des bananes de façon un peu agressive, enfants qui réclament un peso) mais c’est très beau. On aperçoit dans le fond de la vallée, les eaux turquoise de la rivière. Cette belle couleur est due au carbonate de calcium et à l’hydroxyde de magnésium qui proviennent des roches calcaires et qui sont dissouts dans l’eau.
 
Aparté Agua Azul : pour préparer cet article, j’ai fait quelques recherches sur internet et j’ai appris qu’en novembre 2017, les belles cascades se sont taries, pour le plus grand malheur des habitants du village qui vivent du tourisme. Les 2 raisons invoquées sont le séisme de septembre qui aurait modifié le cours de la rivière et la déforestation (bien plus gênant car ce sont les hommes qui en sont responsables) qui perturbe le cycle de l’eau (normalement les racines des arbres vont chercher de l’eau dans les nappes souterraines pour la rejeter dans l’air par transpiration). Les habitants ont dû rapidement trouver une solution pour maintenir l’afflux de touristes : ils ont dévié un affluent.
 
On a donc eu la chance de retrouver les cascades comme il y a 6 ans. Toujours aussi magnifiques. On y reste 8 jours tellement on y est bien. On se promène le long de la rivière pour admirer des vues variées, mais on se baigne toujours dans ‘’notre’’ petit coin de paradis tout en bas, loin de la cohue. On nage de bassins en bassins, on se laisse porter par le courant jusqu’à la ‘’digue’’ suivante, les garçons sautent dans les cascades, on se fait masser dans des jacuzzis naturels…
 



 

 
 
Nous voilà prêts à reprendre la route. Nous rebroussons chemin et nous nous rendons aux cascades de Welib Ha. On a toujours très chaud et trouver des points de baignade est très agréable. Après avoir fait trempette, on va passer des très longues minutes (peut-être même une heure) à observer des singes hurleurs. Ils nous font le plaisir d’avancer d’arbres en arbres juste au-dessus de notre chemin. Ils s’arrêtent de temps en temps pour manger de belles feuilles tendres. Un moment magique, vécu en pleine conscience.


 
 
 
 
 
 
 
 
Étape suivante, Frontera Corozal, juste en face du Guatemala. Ce petit village n’a rien de séduisant, mais c’est le point de départ pour visiter un merveilleux site maya perdu au milieu de la jungle. Aucune route pour y accéder ; il faut s’y rendre en lancha (30-40 min de navigation). On se groupe avec 2 autres couples de voyageurs (français et franco-chilien) pour partager le coût. On passera ensuite de longues heures à discuter. Très sympa.
Nous voilà donc partis sur le fleuve Usumacinta qui délimite ici la frontière entre le Mexique (à gauche) et le Guatemala (à droite).
 
Le site de Yaxchilan est enchanteur et comme nous y sommes partis tôt, nous y sommes quasiment seuls. Jungle, temples, gravures, sculptures, singes araignées, cris des singes hurleurs… tout y est pour qu’on tombe sous le charme. Notre guide nous attend sur sa lancha ; nous n’avons que 2 heures pour arpenter les lieux. C’est un peu court ; nous finissons au pas de course.
 

 






 




 

 
 
 

On sait que la route d’aujourd’hui ne va pas être très facile, mais ça passe sans soucis nous a-t-on dit. La première partie sur la route principale se passe sans problème, mais sur la route secondaire, vers le sud, ça se complique.  On alterne entre route, piste, effondrements, trous… On avance très lentement, mais sûrement. 5 km avant d’arriver à notre lieu de bivouac du soir, après près de 2h pour faire 40 km, c’est l’apothéose ! La route n’existe plus. Des hommes sont au travail avec une pelleteuse pour essayer de créer une piste praticable. Mais voilà, cette descente suivie d’une raide remontée, ne convient pas du tout à notre beau Caracol et son grand porte-à-faux à l’arrière.
 
Nous voilà bloqués dans le creux ; pas moyen d’avancer ni de reculer. On bloque la circulation et plusieurs mexicains viennent à notre rescousse. Après réflexion, on décide d’enlever les vélos et de se faire tirer en arrière par la pelleteuse. Quelle puissance ces engins ! On pèse plus de 5 tonnes quand même.
 
Une fois sortis du trou, on attend que la pelleteuse nous refasse une piste moins creuse et bien tassée puis Tom s’élance. Ouf, ça passe ! Rien de cassé. On raccroche les vélos et c’est reparti.

 
 


 
L’étape suivante nous conduit dans le parc des lagunes de Montebello. On est maintenant à 1500m d’altitude et on retrouve de la fraîcheur. Super agréable. On s’installe sur les rives du lac Tziscao, à côté de jolis petits chalets en bois.

Une petite ballade nous conduit au lac International, dont la moitié est du côté mexicain et l’autre moitié du côté guatémaltèque. Nous passons à pied et sans aucun contrôle au Guatemala.
 

 
 

 

 
Un jeune couple de voyageurs suisses nous rejoint. Nous passons la journée à discuter. Le lendemain, nous allons ensemble faire une chouette petite randonnée (6 km AR) dans la forêt. Nous avons de très belles vues sur le lac Pojoj puis le cinco lagos. Tom et les garçons s’y baignent bien que l’eau ne soit pas très chaude, mais que la couleur est belle !







 
On passe une autre soirée avec Marion et Virgile puis le lendemain chacun part dans des directions opposées. On le sait dès le départ, mais c’est toujours dur ces rencontres éphémères avec des gens qu’on apprécie bien. On aimerait passer plus de temps ensemble.
 

 
Dernière découverte pour nous dans le Chiapas, les cascades d’El Chiflon. Une succession de 5 cascades dont la plus grande, Velo de novia (le voile de la mariée), atteint 120m ! Une bonne grimpette et je ne sais combien de marche nous mène quasiment en haut de la montagne. Mes mollets s’en souviennent encore, 3 jours plus tard !





 
Plus de 3 semaines de merveilleuses découvertes et rencontres dans cet état. Nous avons fait l’impasse sur la jolie ville coloniale de San Cristobal de las Casas et le site maya de Palenque que nous avions vus lors de notre précédent voyage.

En route maintenant pour l’état de Oaxaca. 

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