Sur le plateau de Oaxaca






Balneario Ojo de Agua
Sur notre route vers la ville de Oaxaca, nous faisons une halte rafraichissante dans une piscine alimentée par une source. L’eau y est tellement claire ! Beaucoup de mexicains profitent également du lieu. On dort sur place.
Le site regorge de manguiers, pour le plus grand plaisir des oiseaux. 


Après une longue journée de route pour passer de 0 à 1700 m d’altitude, nous arrivons à Santiago Matatlan, le village du mezcal.
Nous passons la nuit sur la propriété d’un producteur artisanal. Comme très souvent, accueil très chaleureux. La visite de la fabrique est très intéressante. Le mezcal est un alcool fort (45°) produit à partir de l’agave, ou maguey.


Les cœurs de la plante sont cuits dans un four naturel (bois, roches volcaniques, terre) pendant 4 jours.
Ils sont ensuite écrasés sur un moulin de pierre dont la meule est activée par un cheval (‘’el borracho’’ (c’est son nom !), tourne en rond pendant 3-4 h chaque jour).

Les plantes écrasées sont ensuite mises dans des cuves où elles fermentent pendant 3 à 15 jours selon la température extérieure.
Vient ensuite la double distillation. L’alcool qui en sort est à 85°. Il est coupé avec de l’eau pure puis mis en tonneaux pendant 3 mois.
 


 

 
 
Manon nous a rejoint pour une semaine. On va rester dans les environs de Oaxaca avec elle ; il y a tellement à faire dans le coin.
 
On commence par le plus grand site de la culture zapotèque, Monte Alban, qui a atteint son apogée entre 200 et 600 après J-C (près de 40 000  habitants). Situé à 1900 m, en plein soleil, Manon en ressortira bien rouge (sa peau banche n’était pas préparée à ça !).
Le centre de la cité est constitué par une immense Gran Plaza (300 m de long et 150 m de large). Elle est entourée de diverses structures (pyramides, temples, tombes).
On y voit aussi un grand nombre de pierres gravées (les « Danzantes ») représentant des hommes nus, peut-être des prisonniers morts sacrifiés ou des personnes handicapées car elles auraient été considérées comme des êtres magiques.
 


 
 La ville de Oaxaca
Manon, Thomas et moi prenons un bus local depuis notre camping pour nous rendre en ville. Les garçons préfèrent rester dans Caracol et faire un tour à la piscine accessible à pieds. On a notre grande fille juste pour nous ; c’est chouette !
On va faire un tour dans les marchés où on trouve un endroit pour manger des tlayudas (grandes tortillas de maïs, spécialité de la région), recouvertes de frijoles (purée de haricots rouges), tomates, fromage et viande si on veut.
On y retrouve comme dans beaucoup de villes coloniales, une grande place centrale (le zocalo), des rues avec des maisons colorées, des grandes et belles églises… 
 


 
 

 
 
 
Marché de Tlacolula
Manon et moi reprenons un bus pour aller dans une ville proche où tous les dimanches matin, les habitants de tous les villages environnants viennent vendre leurs productions. On y déambule un long moment, charmées par toutes ces couleurs.


 

Malheureusement au milieu de toute cette foule, se trouvent des personnes malintentionnées qui arriveront à voler mon porte-monnaie, au fond d’une des poches de mon sac à dos. Elles avaient dû nous observer depuis un moment pour repérer quelle poche ouvrir (j’avais quand même pris soin de ne pas le mettre dans une des petites poches juste sur le devant) et attendre le moment opportun pour passer à l’action sans qu’on s’en aperçoive. Chance pour nous, il n’y avait que de l’agent et aucune carte ou papiers importants. Mais comment reprendre le bus pour rentrer sans argent ? C’est là que la gentillesse mexicaine intervient… On demande à une conductrice de moto-taxi si elle peut nous reconduire jusqu’au camping où on pourra la payer. Elle nous dit que c’est trop loin (15km) et nous propose de prendre le bus. On lui explique qu’on n’a pas d’argent pour payer notre trajet car on s’est fait voler notre porte-monnaie. Du coup, elle et une autre adorable dame, vont fouiller dans leurs poches pour nous donner l’argent nécessaire. L’une d’elle en parle aussi au policier qui se trouve là et ce dernier va demander au chauffeur du bus de nous faire voyager gratuitement. Quelles belles personnes !

On monte un peu plus dans les montagnes pour atteindre Hierve el agua en fin d’après-midi. Des sources d’eau saturée en carbonate de calcium ont créé deux immenses cascades pétrifiées.

 
 
Le paysage est grandiose, mais les bassins sont remplis de touristes ce qui ne nous attire guère. On aime bien les lieux touristiques, mais pas les touristes qui vont avec ! Alors on s’arrange toujours pour avoir des horaires de visite décalés (souvent tôt le matin). Le grand luxe avec un camping-car est de pouvoir dormir sur place et d’être les premiers sur place le lendemain. Et là, la magie opère. Quel bel endroit !
 
 
 





 
 
 
 
On décide ensuite de retourner dans un petit village qu’on avait adoré il y a 6 ans, Teotitlan del Valle, spécialisé dans le tissage de tapis. On se gare sur la place du village et Thomas va frapper à la porte de Monica chez qui ont avait passé 3 jours lors de notre 1er voyage. Elle le reconnaît et nous invite à venir de nouveau s’installer dans sa cour. Que c’est chouette, ces retrouvailles ! C’est la magie du voyage. On passe 2 jours ici. On lui offre des crêpes, elle nous prépare des memelas (tortillas ovales avec des frijoles, tomates, fromage ou poulet).
Cette fois-ci, on voit son mari (mais il repart pendant notre séjour). Il passe 6 mois par an en Californie faire pleins de petits boulots. Même s’ils ont une vie toute simple, ils font partie des gens riches ici (mais à quel prix !) ; ces dollars américains gagnés en 6 mois représentent une fortune pour la plupart des mexicains…
On profite d’être dans ce village pour aller voir une famille qui nous présente les différentes étapes de fabrication des tapis. Ils achètent de la laine brute qu’ils doivent ensuite carder pour la démêler. On a essayé ; on n’a pas le coup de main !
 
Vient ensuite, le filage. Là aussi, ce n’est pas si évident, bien que ça semble si simple quand on la voit faire.
 
La laine est ensuite teinte avec des colorants naturels (la plupart du temps). Pour le rouge, ils utilisent des insectes qui vivent sur les cactus : les cochenilles. Quand ils sont morts et secs, ils les écrasent et récupèrent de la poudre qui, mise dans l’eau, fait du rouge. S'ils rajoutent du jus de citron, ça devient orange ; avec de la chaux, ça devient violet. En variant les quantités, ils obtiennent toute une gamme de couleurs.
 
Tout un tas d’autres herbes, graines, fruits, fleurs qu’ils trouvent dans la nature leur permet d’élaborer une infinité de couleurs. Il ne reste plus qu’à passer des heures (9h par jour, 7 jours/7) devant son métier à tisser pour réaliser des chefs d’œuvre. Quelle patience !
 
 
Cette semaine avec Manon a été un vrai bonheur. Une présence féminine dans Caracol m’a fait du bien. On a partagé de bons moments. On a bien ri. Elle était venue nous rejoindre car elle avait besoin de se changer les idées ; je crois que ça a été bien positif pour elle aussi. Elle serait bien restée plus longtemps, mais ses cours à l’université l’appellent.
Allez, maintenant, cap au nord. 
 

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